Sainte-Marie, officiellement appelée Nosy Boraha, est une île tropicale paradisiaque au large de la côte nord-est de Madagascar. Nous l’avons visitée entre janvier et février 2024 et avons passé un si bon moment que nous avons prolongé notre séjour prévu d’une semaine à trois. Dans ce carnet de voyage / mini-guide, je partage mes impressions et quelques conseils pratiques.
Quand visiter
Les voyageurs se rendent généralement à Sainte-Marie pendant la saison sèche, de juin à septembre, ce qui coïncide avec la migration des baleines à bosse, qui nagent depuis l’Antarctique pour mettre bas dans les eaux chaudes et accueillantes de l’île. Comme mentionné, nous y sommes allés en hiver. Nous avons certes manqué les baleines, mais côté météo, ce n’était pas trop mal : il a souvent plu, mais les températures étaient idéales et nous avons eu de nombreuses journées ensoleillées pour faire des excursions. L’avantage de la saison des pluies, c’est aussi moins de touristes et des prix plus bas.
Comment se rendre à Sainte-Marie
Sainte-Marie est accessible par avion ou par plusieurs lignes de ferry. Les vols sont assez chers mais pratiques si vous manquez de temps ou souhaitez éviter les longs trajets fatigants sur les routes malgaches. Plusieurs compagnies maritimes proposent des ferries depuis les ports de Toamasina, Mahambo et Soanierana Ivongo. Si vous venez directement d’Antananarivo, le moyen terrestre le plus rapide est de rejoindre Toamasina, accessible en une très longue journée de taxi-brousse (ou plus confortablement via un transfert privé). Les ferries depuis Toamasina sont quotidiens, coûtent environ 50 à 80 000 ariary selon la compagnie, et durent 8 à 10 heures.
Comme nous étions à Mahambo avant de venir, nous avons pris le ferry depuis Soanierana Ivongo (il n’y avait alors qu’un ferry direct hebdomadaire depuis Mahambo, plus cher). Après trois heures de taxi-brousse, nous avons embarqué à Soanierana Ivongo pour 50 000 ariary, et la traversée a duré 1h30. Nous avons voyagé avec la compagnie Melissa, dont l’agent a été très aimable – la seule à répondre à notre e-mail. Vous pouvez lire plus de détails sur ce voyage ici.
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Où dormir
Le choix principal à faire est : en ville ou à l’écart ?
Les plus belles plages sont éloignées de la ville, mais hors des plages, il n’y a souvent rien d’autre. Les villages sont très rudimentaires et parfois sans boutique. Si vous cherchez des vacances reposantes au paradis, avec des repas au même endroit tous les jours et que vous êtes prêt à payer un peu plus, optez pour un hébergement isolé. Voici quelques lodges que nous avons visités : Natiora Green Lodge, Boraha Village Ecolodge, Nosy-Borah Holidays, et Ecolodge Le Ravoraha.
Si vous préférez un séjour plus économique, plus de choix pour les repas et la possibilité de rencontrer du monde tout en explorant l’île, restez en ville. Une autre option, pour les voyageurs actifs, est de changer de lodge tous les quelques jours pour faire le tour de l’île.
Nous avons opté pour un compromis, en nous installant à Belle Vue, un village paisible à 5 minutes de route (ou 20 à pied) de la ville. Nous avons séjourné aux Orchidées, un lodge charmant à prix juste avec chambres spacieuses, jardin luxuriant, salon et cuisine partagée. Le propriétaire italien, très sympa, nous a même récupérés gratuitement au port avec sa vieille jeep décapotable.
Le meilleur atout ? Lemur, la chienne joueuse, qui dormait chaque nuit devant notre porte et nous suivait partout – en balade, en footing, ou en scooter, installée sur le marchepied, tête au vent.
Il y avait aussi des chats intéressés seulement par la pizza, et comme partout à Madagascar, des créatures en tout genre : oiseaux, geckos colorés… ou rats fouillant la cuisine la nuit. On a aussi assisté à un centipède géant dévorant un gecko suspendu au plafond.
Notre séjour aux Orchidées fut parfait, je le recommande vivement. Vous pouvez découvrir plus d’hôtels sur la carte pratique ci-dessous.
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Ambodifotatra, la ville principale
C’est ici que se trouvent le port, la station essence, deux distributeurs, deux supermarchés, et la majorité des hôtels et restaurants. On y croise des touristes, des expatriés français retraités, et des locaux. Le bar principal est le Pirates’ Bar, façon pub européen, avec terrasse sur le port et bières bon marché.
Nos restos préférés :
- La Paillote : pizzas italiennes et plats variés
- Pizza Mamasanta : pizzas délicieuses et abordables
- Mofo Mafana : glaces maison
- Crazy Co’Cool : café en bord de mer
Pour la fête locale, direction Belle Vue : le bar est immanquable en soirée.
Comment se déplacer (mieux vaut louer une moto)
Le meilleur moyen de se déplacer à Sainte-Marie est de louer une moto. Il y a des agences de location un peu partout. Lors de notre passage, le tarif standard était de 40 000 ariary par jour pour un scooter et 60 000 pour une moto enduro.
Nous avons loué un scooter pour tout notre séjour à un tarif réduit de 25 000 ariary par jour, dans un endroit près du port. Le tableau de bord était complètement hors service, le phare plus faible que la lampe torche de mon téléphone, les freins inutiles en cas d’urgence, et le moteur si poussif que je devais aider au démarrage en poussant avec le pied… mais au moins, il avait de bons pneus et une bonne suspension pour la conduite tout-terrain.
Comme on peut s’y attendre, les routes sont au mieux douteuses et au pire de simples sentiers de chèvres. La route principale sur la côte ouest de l’île est praticable en scooter, mais à vitesse réduite et avec des secousses permanentes. Les routes de la côte est et de l’intérieur sont mieux adaptées à une moto enduro. On en a loué une pour une journée afin de faire une grande virée tout-terrain.
La circulation est plutôt rare près de la ville et quasiment inexistante au-delà. Elle est constituée presque exclusivement de motos et de tuk-tuks qui roulent lentement et prudemment, ce qui rend la conduite assez sûre.
On ne nous a même pas demandé de permis de conduire. Les motards roulent rarement avec un casque et la police ne dit rien. Ils nous ont arrêtés une seule fois dans un coin reculé et nous ont simplement demandé s’il nous restait un peu de monnaie pour un verre. Après notre refus, ils nous ont laissé repartir avec le sourire.
Il est aussi possible de louer une voiture, mais c’est cher et peu adapté à l’état des routes.
Si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas conduire, vous pouvez toujours prendre un tuk-tuk. Le tarif standard entre notre village et la ville (2 km) était de 10 000 ariary. Pour les trajets plus longs, vous pouvez estimer les prix en conséquence. Il y a une station de tuk-tuks permanente devant le parc au port, et vous pouvez facilement en héler un sur la route principale dans un rayon d’environ 10 km autour de la ville. L’idéal est de trouver un chauffeur régulier à appeler pour chaque déplacement, ce qui permet souvent de négocier des prix plus avantageux.
Sites à visiter à Sainte-Marie
Une fois notre moto louée, nous avons profité de chaque éclaircie pour explorer l’île. Voici les meilleurs coins que nous avons découverts.
Île aux Nattes (Nosy Nato)
L’endroit le plus sublime que nous avons visité à Sainte-Marie est sans conteste l’Île aux Nattes, officiellement appelée Nosy Nato, bien que ce nom soit peu utilisé localement. C’est le petit îlot situé à la pointe sud de l’île principale – le cliché absolu du paradis tropical.
Tôt le matin, nous avons roulé jusqu’au bout de la route, juste avant le détroit de 50 mètres. Un petit groupe de pirogues assurait la traversée. Il y avait aussi un parking clos pour les scooters, mais nous avons laissé le nôtre dehors gratuitement (l’espace ne manque pas et les voleurs non plus). Le trajet coûtait 5 000 ariary par personne dans chaque sens et durait quelques minutes.
Nous avons passé toute la journée sur l’île à marcher de plage en plage, à travers des sentiers verdoyants labyrinthiques. Nous avons pris un café et nagé à La Buvette sur la côte est, grimpé jusqu’au phare pour une vue panoramique, et déjeuné dans un petit resto local à côté du resort Les Lémuriens au sud. On aurait bien aimé faire voler notre drone, mais toute l’île est en zone interdite à cause de l’aéroport.
Ambodiatafana & Sahasifotra
Notre deuxième excursion à la journée nous a conduits tout au nord de Sainte-Marie. Nous avions loué une enduro 250cc pour l’occasion – mais au final, elle n’était pas indispensable. Après le village de Lokintsy, la route était excellente, bien que très étroite et déserte (nous n’avons croisé qu’un seul scooter).
Nous en avons profité pour faire une boucle en passant aussi par la côte centre-ouest. Depuis Analarajy, nous avons pris une route intérieure splendide qui traversait les collines. Certains tronçons étaient si abrupts et glissants que je devais descendre pour pousser la moto à pied, tout en maintenant les gaz. À un moment, un papy nous a donné un coup de main. En redescendant, j’ai dû éteindre le moteur et freiner en première en dérapant avec Sophie qui retenait la moto par le porte-bagages. C’était crevant, mais ça en valait la peine.
Nous avons fini par atteindre une plage majestueuse près du village de Sahasifotra – une large étendue de sable bordée d’une mer profonde et limpide. C’était sans doute la plus belle plage de toute l’île. En deux ou trois heures, nous n’avons croisé que trois pêcheurs.
Ensuite, nous avons repris la route principale jusqu’au village d’Ambodiatafana. À l’arrivée, un groupe de locaux nous attendait. L’un d’eux, guide, nous a dit que le site était sacré et qu’on devait obligatoirement passer par lui. On a refusé, alors il nous a montré une liste de règles à respecter : pas de chaussures, pas d’alcool, pas de porc – bref, des trucs musulmans. Je suppose que c’est là que le premier missionnaire musulman a débarqué. Deux autres gars nous suivaient, chacun avec un menu de leur resto respectif, en nous suppliant de venir manger chez eux. Il a fallu trancher au moment où le chemin se divisait vers leurs établissements. J’étais désolé pour celui qu’on a laissé.
Après manger, on s’est baladés sur la plage et ses fameuses “piscines naturelles” – en fait, des bassins délimités par des formations granitiques au large. Un vrai spectacle. À l’extrémité nord, il y avait un petit lodge isolé qui aurait fait un hébergement idyllique.
Lokintsy
Un autre endroit qu’on a beaucoup aimé : le Natiora Green Lodge, niché dans une crique près du village de Lokintsy. Les rochers dans la baie rappelaient l’Asie du Sud-Est, et la mer y était claire, profonde et calme, parfaite pour nager. Le lodge, enfoui sous des arbres immenses, avait des airs de conte de fées. On y a passé plusieurs heures autour d’un café et d’un bon déjeuner, avant de randonner un peu le long de la côte vers d’autres criques. Sur le chemin, on s’est aussi arrêtés à une jolie cascade juste avant l’hôtel Atafana. Une piscine naturelle s’y était formée – parfaite pour un bain si ce n’était pas si tôt (et froid).
Ravoraha
C’est le village le plus au sud de l’île principale, près de l’aéroport et face à l’Île aux Nattes. Il y avait de jolies plages, quelques restaurants locaux, et plusieurs resorts. Nous avons déjeuné et nagé au Ravoraha Ecolodge.
Ilampy
C’est un minuscule hameau sur la côte est, en face de la ville. On y est allés en prenant une route intérieure depuis Ambodifotatra. Elle était cabossée mais praticable en scooter. Il n’y avait rien de spécial sur place – ni lodge, ni resto, ni plage pour se baigner – mais la route valait le détour avec de superbes vues sur la houle de l’océan au loin.
Îlot Madame & le lagon de Sainte-Marie
Juste au sud de la ville se trouve un lagon traversé par un pont qui passe par le curieusement nommé Îlot Madame. On passait là tous les jours entre la maison et la ville, admirant les eaux de chaque côté. L’îlot abrite le port commercial de Sainte-Marie, apparemment abandonné, ainsi qu’un lycée, ce qui en fait un lieu de pause prisé par les étudiants. Une autre petite île au milieu du lagon est surnommée “l’île interdite”, mais visiblement pas si interdite vu la grande plateforme d’observation qu’on y a construite.
Sur la rive sud du lagon se trouve le fameux cimetière de pirates, sans doute le site le plus connu de l’île. On ne l’a pas visité : 35 000 ariary l’entrée, c’est du vol – j’ai payé moins pour voir les pyramides de Gizeh ! À la place, on est allés voir le cimetière contemporain près de l’église lugubre, au nord du lagon.